Le Houesso Djanon, c’est du poisson frit accompagné d’une friture de tomate à l’huile de palme. Le HOUESSO DJANON est consommé un peu partout au Bénin et essentiellement par les habitants de Ouidah, la ville d’origine de ce met
HOUESSO DJANON
I. IDENTIFICATION DE L'ELEMENT
I. 1. Nom (tel qu'utilisé par les communautés)
En Fongbé : Houesso Djanon
I.2. Domaine(s) de classification, selon l’UNESCO
Pratique liée à l’art culinaire
I.3. Communauté(s), groupe(s) et individu(s) liés à la pratique
AGBO, de SOUZA, HOUNON, ATANXWLÊTO, XWEDANOU, ADJOVI
I.4. Localisation physique
- Lieu(x) de la pratique au Bénin
Ouidah
- Pratique similaire au Bénin et/ou à l’étranger
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I.5. Description détaillée de la pratique
Le Houesso Djanon, met typiquement de Ouidah .
Houesso Djanon est une sauce sèche de tomate et des produits d’assaisonnement originaire de Ouidah qui peut être accompagné de la pâte de maïs, de l’akassa, du riz, ou de la farine de cossette d’igname, Kandji, etc. La recette de ce mets est détenue par des familles autochtones de Ouidah, souvent des familles de pêcheurs. Ce mets demande beaucoup d’attention.
Des ingrédients sélectionnés
Les ingrédients utilisés dans cette recette sont entre autres : tomate, piment, oignon, ail, gingembre, poivre, huile de palme, sel, crevette fumée moulu. Après avoir nettoyé la cuisine et les ustensiles, on écrase de la tomate, de l’oignon et du piment d’une part puis on écrase de l’ail, du poivre et du gingembre d’autre part.
Un processus bien huilé
Une fois écrasés, on fait bouillir le mélange de tomate, oignon et piment qu’on égoutte ensuite à l’aide d’un tissu fin. Ensuite on met sur le feu de l’huile de palme et on y rajoute le mélange égoutté. Après l’avoir bien remuer et laisser cuire on y ajoute de la crevette fumée écrasée et on continue de remuer le mélange pendant un moment. Ensuite on rajoute le mélange d’ail, de poivre et de gingembre. On ajoute ensuite du sel et on remue progressivement le mélange jusqu’à cuisson totale qui peut prendre environ 2 heures de temps. La friture est ainsi prête. On lave ensuite les poissons et on ajoute du sel pour les faire frire dans de l’huile de palme. Le poisson frit est alors stocké dans un panier bien couvert. Le mets est prêt à être servi. Notons que la friture est remuée uniquement à l’aide d’une écumoire et que l’on utilise uniquement du poisson fumé écrasé à défaut de la crevette.
I.6. Langue(s) utilisée(s) dans la pratique
Le Fongbé
I.7. Éléments matériels liés à la pratique
Patrimoine bâti
Il n’y a aucun lieu prédéfini où l’on prépare le Houesso Djanon. Chaque cuisinière prépare le mets dans sa propre cuisine avec ses propres ustensiles de cuisine.
Objets, outils, matériaux supports
Plusieurs ingrédients et matériaux de cuisine entre dans la préparation du Houesso Djanon. Il s’agit de :
Matériaux de cuisine
– marmite, casserole…utilisé pour la friture de tomate et pour frire le poisson
– écumoire, louche…utilisé pour remuer la friture
– passoire utilisé pour extraire l’huile superflu du poisson après friture
– panier avec son couvercle en fibre de rafia (Atè) utilisé pour stocker le poisson frit
– foyer à charbon ou de fargo de bois
Ingrédients
– oignon
– piment
– ail
– poivre noir
– gingembre
– tomate
– huile rouge
– crevette séché écrasé
II. APPRENTISSAGE ET TRANSMISSION DU PATRIMOINE
II.1. Modes d’apprentissage et de transmission
La vendeuse de Houesso Djanon a transmis cet art culinaire à tous ses enfants et petits-fils (fille comme garçon) qui savent le faire. Elle apprend également ce savoir-faire à tous ceux qui le désire à Ouidah.
II.2. Personnes/organisations impliquées dans la transmission
Seuls les détenteurs de ce savoir-faire sont impliqués dans la transmission de l’art culinaire à Ouidah, notamment les familles qui pratiquent ce savoir-faire.
III. HISTORIQUE
III.1. Repères historiques
L’art culinaire de Houessô Djanon remonte à très longtemps C’est depuis la découverte de la lagune de Ouidah par les premiers habitants que l’activité de pêche a commencé. Dans la politique de conservation des poissons pêchés, Cette communauté a invité l’art de Houessô Dajnon. Selon les propos de la cuisinière interrogée, issu d’une famille dont l’activité principale est le commerce du poisson. C’est la tante de son père qui préparait, commercialisait le Houessô Djanon et l’aurait transmise à sa nièce avant sa mort. Elle succéda à sa tante et commença à cuisiner et à commercialiser ce met à Ouidah depuis près d’une quarantaine d’années.
Ce mets en dehors de son usage de consommation habituelle, est également utilisé au cours des cérémonies chez les Xwlas. On l’utilise par exemple lors des cérémonies de sortie d’enfant chez les AGBESSI pour faire les rituels ; lors des grandes célébrations etc.
III.2. Évolution/adaptation/emprunts du patrimoine
Avant pour écraser les ingrédients qui entrent dans la préparation du Houesso Djanon on utilisait uniquement des pierres à moudre et des foyers de fagots de bois ; aujourd’hui compte tenue de la modernisation on utilise parfois le foyer de gaz et des moulins à courant ou à essence pour écraser les condiments afin d’accélérer le processus de préparation du Houesso Djanon. Il faut aussi préciser que le Houessô Adjanon était fait prioritairement avec du poisson tilapia dont regorgeait la lagune de Ouidah
IV. VIABILITÉ DU PATRIMOINE ET MESURES DE SAUVEGARDE
IV.1. Viabilité
Vitalité
Le Houesso Djanon est un art culinaire très rentable pour les commerçantes. Les commandes ne manquent pas d’arriver d’un peu partout et même les étrangers viennent consommer à Ouidah ce met. Le Houessô djanon de Ouidah est toujours dans l’imaginaire des populations de Ouidah et d’ailleurs. Ce met est une activité fortement lucrative. Il ne reste qu’à définir une politique de valorisation et de promotion pour confirmer son label.
Menaces et risques
Les brûlures et les fumées de foyers de fagots de bois notamment sont des risques majeurs qui peuvent porter atteinte à la santé des cuisinières de Houesso Djanon.
Menaces de disparition
La rareté du bois de feu, et la cherté de l’huile rouge peuvent constituer une vraie menace pour l’activité. A ça, s’ajoute la forte négligence de nos jeunes sœurs à prendre auprès de leurs mères détentrices de ce savoir ancestral. Tous ces facteurs conjugués vont faire disparaître ce met dans l’avenir si rien n’est fait. A cela s’ajoute la perte progressive de la technique au profit de mets venues d’ailleurs)
Conflits d’usage
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IV.2. Mise en valeur et mesure(s) de sauvegarde existante(s)
Modes de sauvegarde et de valorisation
On remarque aujourd’hui qu’un accent particulier est mis sur ce mets dans le tourisme à Ouidah car c’est une spécialité culinaire propre à cette ville. De plus, les guides locaux en font la promotion auprès des touristes occidentaux qui pour la plupart aiment en consommer.
Actions de valorisation à signaler
Les détenteurs de ce savoir-faire la transmettent aux générations suivantes afin que l’art culinaire perdure pour les générations à venir… Il faut créer des cadres de promotion de ce met à travers des soirées de dégustation, des festivals de mets locaux, des concours de préparation du met et… Établit des plaquettes d’information qui présente le met et ses recettes aux populations et touristes. C’est une manière de faire connaître Ouidah à travers sa gastronomie.
Modes de reconnaissance publique
A Ouidah tout le monde reconnaît le Houesso Djanon par sa caractéristique première : elle est composée de Houesso poisson frit ( Houesso) et Dja (friture de tomate à l’huile de palme).
IV.3. Mesures de sauvegarde envisagées
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IV.4. Documentation à l’appui
Récits liés à la pratique et à la tradition
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Inventaires réalisés liés à la pratique
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Bibliographie sommaire
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Filmographie sommaire
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Sitographie sommaire
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V. PARTICIPATION DES COMMUNAUTÉS, GROUPES ET INDIVIDUS
V.1. Praticien(s) rencontré(s) et contributeur(s) de la fiche
Nom, Fonctions, Coordonnées
AGBESSI Houédanou, Cuisinière et commerçante de Houssô Djanon, 97 34 93 27
Fonctions
AGBESSI Houédanou, Cuisinière et commerçante de Houssô Djanon, 97 34 93 27
Coordonnées
AGBESSI Houédanou, Cuisinière et commerçante de Houssô Djanon, 97 34 93 27
V.2. Soutiens et consentements reçus
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MÉTADONNÉES DE GESTION
Rédacteur(s) de la fiche
– ZINSOU Modeste
– Hervé ACCROMBESSI,
– DJOTON Oluwachéoun Mireille
– TOSSOU Ryan
– AGBLO Laurent
– ADOSSOU Carmel Koffi Rodolphe
Enquêteur(s) ou chercheur(s) associés ou membre(s) de l’éventuel comité scientifique instauré
QUENUM Carhel, Coordonnateur enquête
Lieu(x) de l’enquête
Quartier Dangbéhouè, arrondissement 1, commune de Ouidah
Date/période de l’enquête
09 Août 2021
Date de remise de la fiche
Année d’inclusion à l’inventaire
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N° de la fiche
FI_21
Identifiant ARKH
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