Le ADJI ou Awalé en français est une science qui mobilise et un jeu de distraction, d’évasion et de stratégie et de société très répandu en Afrique où il tire son origine. Il se joue principalement à deux dans un plateau composé de 2 rangées de 6 trous chacun et une partie dure en moyenne 15 à 30 min voire plus en fonction du niveau des joueurs qui disputent une partie. C’est un jeu très apprécié surtout par les personnes adultes qui organisent périodiquement des tournois de ADJI. Jouer au ADJI demande de la patience, une forte concentration, une maîtrise de soi et une très grande présence d’esprit. Les règles et les techniques du jeu peuvent être différentes en fonction des régions d’Afrique où il est pratiqué.
ADJI
I. IDENTIFICATION DE L'ELEMENT
I. 1. Nom (tel qu'utilisé par les communautés)
En Fongbé
ADJI
Action de jouer ADJIDIDO
Joueur ADJIDOTO
I.2. Domaine(s) de classification, selon l’UNESCO
Jeux de société
I.3. Communauté(s), groupe(s) et individu(s) liés à la pratique
La plupart des joueurs de ADJI ici à Ouidah ont une association qui à la tête un président et un vice-président élu en son sein. L’organisation régie la tenue des tournois et le respect des règles de jeu pendant le tournoi.
C’est un jeu d’adulte (homme et certains jeunes) sa peut être jouer par les femmes.
Jeu de mathématique à encourager pour les enfants
Introduire dans les écoles
I.4. Localisation physique
- Lieu(x) de la pratique au Bénin
– Dans tous les quartiers de Ouidah
– Recensement des clubs de tous les quartiers de Ouidah (recommandé)
- Pratique similaire au Bénin et/ou à l’étranger
Le ADJI s’est répandu un peu partout dans toute l’Afrique et dans certains pays occidentaux au fil du temps. Les jeux comme ‘’Les échecs’’ ou encore ‘’Le domino’’ sont des exemples de jeux de société très développés dans les pays occidentaux qui demandent autant de réflexion, de présence d’esprit et de calcul mental que le ADJI africain, encore appelé awalé ou awélé
I.5. Description détaillée de la pratique
Le ADJI est un jeu de stratégie qui se joue traditionnellement et qui requiert beaucoup de présence d’esprit et de calcul mental, c’est un jeu traditionnel africain qui se joue à 2 joueurs, chaque joueur prend une rangée chacun. Le but du jeu étant de remporter le plus de points possibles, soit le plus de graines ou de pierres en fin de partie. Les graines utilisées pour le jeu du ADJI sont les graines de Canique (graines marbrées) ou Caesalpina boduc communément appelé Adjikui en langue locale. Au départ d’une partie de ADJI, on repartit quarante-huit (48) graines dans les douze (12) trous à raison de quatre (04) graines par trou. Les joueurs se font face avec une rangée devant chaque joueur. Cette rangée est son camp, on définit ensuite le sens de rotation du jeu et également le joueur qui commencera la partie. Au cours d’une partie de ADJI, le joueur qui commence la partie prend les graines d’un trou dans sa rangée puis les distribuent dans toutes les cases qui suivent sur sa rangée dans chaque trou après celui où il a récupéré les graines et sur celle de son adversaire en suivant le sens de rotation prédéfini au début de la partie. Si la dernière graine tombe dans un trou du camp adverse et qu’il contient à présent deux ou trois graine dans ce trou, le joueur récupère ces deux ou trois graines et les mets de côté. Les graines prises n’interviendront plus au cours de la partie et seront comptées à la fin. Si un joueur n’a plus de graines dans sa rangée et ne peut plus jouer, l’autre doit continuer à jouer en distribuant les graines afin de nourrir son adversaire en graines pour que la partie continue. Le joueur regarde ensuite dans les cases précédentes, si elles contiennent également deux ou trois graines après son passage, il récupère ces graines dans chaque case jusqu’à ce qu’il y ait un nombre de graines supérieur à trois ou inférieur à deux. Après cela le tour passe au joueur suivant et ainsi de suite jusqu’à la fin du jeu.
NB : si l’adversaire n’a plus de graine dans son camp et que l’autre n’est pas en mesure de fournir la graine immédiatement il perd et prend l’os qui témoigne de son échec de la partie. Autant d’échec autant d’os .au 3ème échec le perdant se lève et on reprend la séquence avec un autre adversaire ou le même s’il n’y a plus un autre.
I.6. Langue(s) utilisée(s) dans la pratique
Le FONGBE, YORUBA ET MINA
I.7. Éléments matériels liés à la pratique
Patrimoine bâti
Le lieu de prédilection pour jouer au ADJI ici à Ouidah est le centre culturel et de loisirs situé dans le parc de l’ancien fort français. On peut également jouer n’importe où tant que le matériel de jeu est mis à disposition et les joueurs présents.
Objets, outils, matériaux supports
Le matériel est composé de :
-un plateau ou planche à creux de jeu sous forme de demi-bûches articulés reliées par des charnières. Il est à noter que tous les plateau ne sont pliant . Il est généralement en bois, décoré et sertis à souhait par l’artisan selon la demande du client. Il est composé de deux rangés de six trou chacun avec parfois deux plus gros trous sur les bords. Le plateau de jeu peut-être un objet décoratif en matériaux précieux qui sert d’ornement d’intérieur.
-Les graines utilisées pour le jeu du ADJI sont les graines de Canique ou Caesalpina boduc communément appelé Adjikui en langue locale. On utilise également des pierres ou des cristaux de grande valeur pour jouer. Les instruments de jeu et les règles diffèrent selon la région ou le pays dans lequel les variantes du jeu sont rencontrés.
-table et banc sur lequel les joueurs disputent la partie
-un ossement des animaux déposé devant le perdant à la fin de chaque partie
II. APPRENTISSAGE ET TRANSMISSION DU PATRIMOINE
II.1. Modes d’apprentissage et de transmission
Pour apprendre à jouer au ADJI, il faut participer à la partie en cours et apprendre au contact des joueurs les plus anciens, c’est ainsi on apprend les règles et on retient le mode de jeu ainsi que les astuces à faire pour gagner une partie.
II.2. Personnes/organisations impliquées dans la transmission
L’association des joueurs de ADJI ici à Ouidah s’occupe également de la transmission des règles du jeu est informelle à tous ceux qui désirent y jouer générations en générations.
III. HISTORIQUE
III.1. Repères historiques
ADJI est un jeu qui fût inventé par les anciens il y a fort longtemps. Part d’Égypte, il aurait atteint l’Ethiopie avant de se répandre dans toute l’Afrique. A l’origine il se jouait à même le sol avec des matériaux de fortune comme des cailloux ou des noix de palme. Le jeu s’est très vite répandue dans tous les pays principalement en Afrique où il vit le jour et fût importé dans les pays occidentaux. Chaque pays possédant sa propre variante du jeu, on parle par exemple de Awale ou Awele, Oware, Tamtam-Apachi, Mweso, Wali, Kalaha…autant d’appellations des diverses variantes du jeu ADJI dans certains pays en Afrique.
III.2. Évolution/adaptation/emprunts du patrimoine
Avant on creusait à même le sol les trous destinés au jeu. On jouait également avec des cailloux et des noix de palme (dékin). A présent le jeu a connu une grande évolution des instruments et des matériaux utilisés.
IV. VIABILITÉ DU PATRIMOINE ET MESURES DE SAUVEGARDE
IV.1. Viabilité
Vitalité
On ne peut pas parler directement de vitalité en dehors des nombreux prix et des dons en nature faits par le ministère en charge de la culture et celui en charge des loisirs, ce n’est pas un jeu à but lucratif.
Menaces et risques
– L’expansion des jeux vidéo et de d’internet
– Persistance de l’apprentissage informel
Menaces de disparition
C’est un jeu très apprécié et très répandu dans la plupart des pays en Afrique. Il ne risque donc pas de disparaître si des efforts louables sont consentis dans le sens de sa sauvegarde.
Conflits d’usage
Insulte, moquerie, bagarre et mal compréhension
IV.2. Mise en valeur et mesure(s) de sauvegarde existante(s)
Modes de sauvegarde et de valorisation
Chaque jour des parties de ADJI sont disputés entre les joueurs, ces derniers se perfectionnent et développent de nouvelles tactiques et des ruses pour gagner sur leurs adversaires. De plus, une association officieuse fût mise en place par ces derniers, elle gère les parties de jeu et le matériel de jeu. Une souscription volontaire est également organisé de façon mensuelle au sein de cette organisation.
Actions de valorisation à signaler
Des tournois nationaux et internationaux sont organisés annuellement afin que les meilleurs joueurs de ADJI de la sous-région s’affrontent. C’est également une occasion d’échanger et de partager les connaissances sur les différentes variantes de ce jeu de calcul et de réflexion. Il existe des fédérations du jeu awalé dans plusieurs pays africains comme le Bénin et le Togo. Il en existe aussi en France.
Modes de reconnaissance publique
Tout le monde reconnaît le ADJI à première vue par le matériel de jeu très distinctifs des autres jeux ainsi que dans l’exécution des coups dans une partie. Il existe une fédération reconnue par le ministère
IV.3. Mesures de sauvegarde envisagées
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IV.4. Documentation à l’appui
Récits liés à la pratique et à la tradition
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Inventaires réalisés liés à la pratique
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Bibliographie sommaire
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Filmographie sommaire
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Sitographie sommaire
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V. PARTICIPATION DES COMMUNAUTÉS, GROUPES ET INDIVIDUS
V.1. Praticien(s) rencontré(s) et contributeur(s) de la fiche
Nom, Fonctions, Coordonnées
AGUESSI Mathias, Ancien militaire à la retraite, 96 80 97 02
Fonctions
AGUESSI Mathias, Ancien militaire à la retraite, 96 80 97 02
Coordonnées
AGUESSI Mathias, Ancien militaire à la retraite, 96 80 97 02
V.2. Soutiens et consentements reçus
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MÉTADONNÉES DE GESTION
Rédacteur(s) de la fiche
ZINSOU Modeste, Hervé ACCROMBESSI, DJOTON Oluwachéoun Mireille, TOSSOU Ryan, AGBLO Laurent, ADOSSOU Carmel Koffi Rodolphe.
Enquêteur(s) ou chercheur(s) associés ou membre(s) de l’éventuel comité scientifique instauré
Carhel QUENUM
Lieu(x) de l’enquête
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Date/période de l’enquête
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Date de remise de la fiche
Année d’inclusion à l’inventaire
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N° de la fiche
FI_25
Identifiant ARKH
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